drapeau anglais

Construction d’un « estomac », mangeur de M.E.S.


 

Les travaux ont eu lieu sur la commune de Pierre-Perthuis (Yonne, 89) plus particulièrement sur un tronçon de 200m aval du ruisseau de Bazoches en amont immédiat de sa confluence avec la Cure.

Malheureusement, le ruisseau de Bazoches est identifié comme étant un gros contributeur de Matière En Suspension, les MES. Elles sont imputables aux pratiques et désordres observés sur son bassin-versant. Le phénomène est bien visible à la confluence surtout en période de crue.

Apport de fines Cure redim300

Limiter les apports de MES dans le ruisseau demande un travail de long terme afin de changer les pratiques sur le bassin-versant. Ce travail est nécessaire et indispensable, mais pour répondre à l’urgence de la situation, une solution alternative a été imaginée.

La solution consiste à créer un piège pour les MES de manière à limiter leur apport à la Cure. En effet, l’objectif de cet aménagement est à partir d’un débit équivalent à deux fois le module, de dériver une partie des eaux du ruisseau impacté, dans un bras décanteur. Ce dernier a été créé en rive droite du ruisseau de Bazoches, qui à l’image d’un appareil digestif, est composé:

-d’un grand bassin primaire de mélange et de décantation ou "stomach basin" qui permet de casser les vitesses dans un dispositif à peignes et de décanter une partie des sédiments.

bassin primaire redim300

-L’eau va ensuite dans un dispositif secondaire de bras digesteur en accordéon ou "intestine branch" qui comprend des filtres en fascines mortes et vivantes d’hélophytes.

bassin secondaire redim300

-Et enfin l’eau fait un passage dans un dispositif tertiaire de filtre à sables.

schéma bazochesredim600

Tout ce mécanisme ne rentrera en fonctionnement qu’en période de crue, lorsque les MES seront les plus nombreux. En période sèche, les MES vont se minéraliser et pourront être assimilés par les plantes.

L’ensemble du dispositif va petit à petit créer une zone humide qui s’intégrera dans le paysage et valorisera sur le plan écologique la zone de confluence.

La maîtrise d'oeuvre a été assurée par le bureau d'études CE3E et les travaux ont été réalisés par l'entreprise ARBEO pour un montant de 100 707 euros TTC.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

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