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Aménagement des seuils Nageotte, Poichot et Mathey


 

Ces trois moulins, appartenant à la commune d'Avallon, avaient disparus, il ne restait plus que les seuils, en travers de la rivière du Cousin. Il n’y avait donc plus d’utilisation possible de la force de l'eau mais ces seuils possèdaient un fort intérêt patrimonial et paysager.  Après concertation avec la municipalité d’Avallon, il a été décidé de créer une échancrure sur les seuils des moulins Nageottes et Poichot et supprimer le moulin Mathey.

Le moulin Nageotte:

Il a été choisi ici de réaliser une échancrure au centre de l’ouvrage permettant de rendre le seuil franchissable pour la truite fario. Ce type de dispositif permet également le franchissement de l’ouvrage à d’autres espèces d’accompagnement, sur certaine plage de débit. Le plan d’eau en amont a été supprimé et se reconstitue uniquement en période de haut débit. Des habitats favorables aux espèces rhéophiles se sont reconstitués. Pour cela, des risbermes ont été terrassées à l’amont afin de réduire le chenal d’écoulement et de conserver une lame d’eau compatible au bon fonctionnement de la rivière. Etant donné le contexte peri-urbain, les berges, en rive droite ont été confortées. Dans un premier temps, il a aussi été choisi de conserver le vannage pour la mémoire des lieux. Or, suite à une crue au mois de novembre 2016, une grande quantité d’embâcles s’est déposée à cet endroit. Il a donc été choisi de retirer le vannage.

Le compromis fut délicat a trouver entre la préservation d’un ouvrage structurant le paysage de la vallée du Cousin, sur un secteur à enjeux touristiques, avec des contraintes réglementaires et la restauration du patrimoine naturel. Au final, la franchissabilité  est assurée pour toutes les espèces. Cet aménagement permet la restauration de 135 m d’habitats courants et le maintien d’une partie du patrimoine historique.

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Photo du seuil du moulin Nageotte avant travaux                                   après travaux

Le moulin Poichot:

Les choix d’aménagement ont été identiques à ceux du moulin Nageotte. Le compromis fut aussi délicat a trouvé entre la préservation d’un ouvrage structurant le paysage de la vallée du Cousin, sur un secteur à enjeux touristiques, avec des contraintes réglementaires et la restauration du patrimoine naturel. A noter également que l’enjeu secondaire ici était de redonner la possibilité à la population locale d’accéder à nouveau à la rivière, ce qui n’était pas le cas. Au final, la franchissabilité est assurée pour toutes les espèces. Cet aménagement permet la  restauration de 96 m d’habitats courants et le maintien d’une partie du patrimoine historique.

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Photo du seuil du moulin Poichot avant travaux                                       après travaux

Le moulin Mathey:

Encore une fois les enjeux ont été similaires aux deux ouvrages précédents. Cependant les aspects paysagers étant moins importants que les cas précédents, les travaux ont été plus en faveur du patrimoine naturel. Le seuil a donc été dérasé sur toute sa partie en rive gauche. Au final, la franchissabilité est assurée pour toutes les espèces. Cet aménagement permet la restauration de 214 m d’habitats courants.

 

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 Photo du seuil du moulin Mathey avant travaux                  Pendant travaux                                                        

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         Après travaux

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

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