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Etude restauration physique d'un cours d'eau par diversification du lit mineur

La méthodologie décrite ci-dessous est issue d’une étude que le PNR du MORVAN a commandé à BIOTEC en 2013 : restauration physique d’un tronçon du Cousin (entre l’étang de Saint-agnan et la rd 977 bis) par diversification du lit mineur. Télécharger l'étude complète ici.


La mise en oeuvre de ces aménagements nécessite une approche globale du cours d'eau. Et là où il est utile d'intervenir, il est nécessaire de combiner plusieurs actions techniques plutôt que quelques actions isolées.


Avant toute intervention, on peut évaluer la garantie de résultat à travers l’estimation de « l’efficience probable de restauration écologique », afin de s’assurer d’une vraie valeur ajoutée écologique. Cette efficience est fonction de la puissance du cours d’eau, de l’érodabilité de ses berges, de son potentiel d’apport solide, de l’emprise disponible laissée au cours d’eau puis de la qualité d’eau.

De manière générale il convient de rappeler que plus un cours d’eau est puissant, plus ses berges sont aisément érodables et plus son transport solide est important, par conséquent :

- meilleure est la garantie de réponse positive du système ;

- plus rapides sont les résultats ;

- plus grande est la pérennité des bénéfices écologiques de la restauration ;

- moindre est le coût, puisque le cours d’eau effectue lui-même une partie du travail de restauration.

 

Chaque cas étant particulier, les principes présentés ci-dessous sont à adapter au cas par cas tout en respectant les principes d’interventions.

- Sur les tronçons de forte pente (dépassant généralement 0,3%), pour les cours d’eau qui semblent bénéficier de capacités d’auto-ajustement naturelles, il s’agit dès lors de profiter d’un équilibre du cours d’eau rendu instable par tout apport d’élément extérieur. La mise en place de structures de diversification des écoulements et des habitats aquatiques (déflecteurs, souches, etc.) entrainera érosion et transport solide mais également zone de dépôts sablo-graveleux. Implantés en secteur courant à moins de 20 cm sous le niveau moyen des eaux, les aménagements sont mis en œuvre au sein même du lit mineur, ancrés en berges ou proches du lit vif.

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- Pour les cas des tronçons sinueux de forte pente, il est préconisé d’utiliser les capacités naturelles du cours d’eau à travailler latéralement tout en le confrontant à des obstacles en berge (reconstitution de massifs), pour le pousser à créer des sous berges stables. Au sein du lit mineur la mise en œuvre de structures susceptibles entrainera une diversification des écoulements et des substrats.

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- Sur les tronçons de faible pente (n’excédant généralement pas 0,2-0,3%), pour les cours d’eau ne semblant pas bénéficier de ses pleines capacité naturelles d’auto-ajustement, il convient de mettre en œuvre des principes d’aménagements plus agressifs, visant à produire des resserrement du lit mineur et amplifier les phénomènes de resserrrement des écoulements au sein du lit vif. Ces aménagements (épis déflecteurs) seront montés avec des végétaux récupérés sur sites ou d’apports susceptibles de rejeter, de manière à amplifier l’encombrement du lit et créer des zones de caches et abris pour la faune piscicole y compris en période d’étiage.

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Nicolas Galmiche