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La fin du projet Life Continuité écologique


 

Pour rappel, le Morvan et les Vosges sont des massifs de moyenne montagne présentant une mosaïque de milieux très riches. De nombreux ruisseaux et rivières parcourent les forêts et les prairies. Ce réseau hydrographique particulièrement dense s’explique par la nature cristalline des roches qui donnent naissance à de nombreuses sources et favorisent l'existence d'importantes zones humides (tourbières, prairies humides...). L’eau est partout, mais en petite quantité, ce qui a favorisé un habitat dispersé et une nature exceptionnelle.

Sur ces territoires, les activités humaines y sont très variées et interagissent avec les équilibres écologiques. Malheureusement, les nombreuses perturbations dont souffrent les cours d’eau sont à l’origine de la raréfaction d’espèces d’intérêt patrimonial et de la perte de biodiversité. La gestion de l’eau passe alors par la protection et la conservation d’espèces qui sont des marqueurs fiables du bon fonctionnement des cours d’eau.

Concernées par les mêmes problématiques sur une large partie de leur territoire, les Parcs naturels régionaux du Morvan et des Ballons des Vosges, se sont associés dans le cadre du programme LIFE « Continuité écologique, gestion de bassin-versant et faune patrimoniale associée », de 2011 à 2017.

            Ainsi, trois espèces emblématiques, inscrites à l’Annexe II de la Directive Habitat-Faune-Flore (92/43/CEE) ont été ciblées, à savoir l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes), la moule perlière (Margaritifera margaritifera), et la mulette épaisse (Unio crassus). D’autres espèces sont également concernées : la lamproie de Planer (Lampetra planeri), le chabot commun (Cottus gobio), ou encore, indirectement la truite fario (Salmo trutta fario). Ces espèces sont en fort déclin et sont très sensibles face aux modifications physiques du milieu et/ou vis-à-vis de la qualité des eaux.

La zone de projet concernait trois sites Natura 2000, à savoir :

·         La vallée de la Cure et la vallée du Cousin :

o   Ruisseaux patrimoniaux et milieux tourbeux et paratourbeux du Cousin amont (FR 2600992) : « Cousin amont ».

o   Vallées de la Cure et du Cousin dans le Nord Morvan (FR 2600983) : « Cousin aval » et « Cure aval »

·         Le plateau des mille étangs (FR 4301346).

           

Les actions s’articulaient autour de quatre grands axes :

·         Travaux de renaturation des habitats dégradés : quatre tronçons de cours d’eau ont été réhabilités pour un linéaire total de 3 200 m et quatre aménagements ont participé à la restauration hydromorphologique de 4 000 m de cours d’eau. 10 moines hydrauliques ont amélioré la qualité de l’eau.

 

·         Adaptation des pratiques agro-sylvicoles : 6 600 m de clôtures ont été posées, 9 passages à gué ont été réalisés, 2 300m de ripisylve ont été restaurés, 1 611 m2 de renouée du Japon ont été supprimés, 7 abreuvoirs ont été posés, 3 ponts en bois et 1 passerelles ont été réalisés.

·         Suppression ou aménagement des ouvrages diminuant la connexion sur le cours principal et entre les ruisseaux : 12 obstacles infranchissables ont été aménagés sur les affluents et ont permis de restaurer la continuité piscicole plus de 25 km de ruisseaux. 14 seuils ont été aménagés pour restaurer la continuité écologique de la basse vallée du Cousin. Amélioration de la continuité piscicole et sédimentaire sur la totalité du site. Transformation de 1 541 m de plats lentiques en radier dont 380 m d’habitats potentiels pour la moule perlière. Amélioration du facteur thermique. 

·         Conception d’outils d’information, de communication et de sensibilisation pour divers publics (gestionnaires, élus locaux, grand public, scolaires…) : un site web, un film, un guide technique, une exposition itinérante, une bande dessinée, une maquette hydraulique géante…

Au-delà des résultats attendus, qui ont été atteints en grande partie, le projet LIFE « Continuité écologique » a permis d’étendre une prise de conscience réelle de l'enjeu que représentent les petits cours d'eau situés en tête de bassin et l’importance de la restauration de la continuité écologique.

Les partenariats avec le monde agricole et forestier se sont consolidés et de nouveaux liens avec le milieu associatif des propriétaires d’étangs et de moulins se sont développés. De nouvelles connaissances scientifiques ont été acquises sur des espèces dont les exigences écologiques étaient mal connues. De nouveaux savoir-faire sur les actions concrètes ont été acquis et des outils de communication innovants ont été créés.

La mise en œuvre de ce programme a, sans contesté, impulsé une réelle dynamique en faveur de la gestion de la biodiversité et la restauration de la continuité écologique qui se poursuivra au-delà du projet.

 

 

Télécharger pour plus d'information le rapport final du projet

 

Et après ces 6 ans, que vont devenir les actions mise en oeuvre ?!

Retrouvez toutes les réponses dans le rapport post-LIFE

 


 

 

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

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