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Candidature

Titre du projet
LIFE Continuité écologique, gestion de bassins-versants
et faune patrimoniale associée.
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Objectifs
Globalement abondante, mais surexploitée et polluée par les activités humaines, l’eau est devenue un bien fragile, tant en quantité qu’en qualité. Plus que jamais une bonne gestion de l’eau est une des conditions du développement humain durable.

 

Les nombreuses perturbations dont souffrent les cours d’eau sont à l’origine de la raréfaction d’espèces d’intérêt patrimonial et de la perte de biodiversité. La gestion de l’eau passe alors par la protection et la conservation d’espèces qui sont des marqueurs fiables du bon fonctionnement des cours d’eau. Ainsi, trois espèces emblématiques, inscrites à l’Annexe II de la Directive Habitat-Faune-Flore (92/43/CEE) ont été ciblées, à savoir l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes), la moule perlière (Margaritifera margaritifera), et la mulette épaisse (Unio crassus). D’autres espèces sont également concernées : la lamproie de Planer (Lampetra planeri), le chabot commun (Cottus gobio), ou encore, indirectement la truite fario (Salmo trutta fario). Ces espèces sont en fort déclin et sont très sensibles face aux modifications physiques du milieu et/ou vis-à-vis de la qualité des eaux.

 

Le Parc naturel régional du Morvan a piloté pendant cinq années le programme LIFE nature « Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée » (LIFE04NAT/FR/000082). L'objectif du précédent programme concernait la mise en place et l'analyse d'expérimentations de techniques de gestion, de préservation et de restauration de la qualité de l’eau, pour les habitats et espèces liés aux ruisseaux de têtes de bassins. Le programme a permis de confirmer l'intérêt majeur des petits cours d'eau pour le maintien de la quantité et de la qualité de l'eau. Il a aussi permis d'esquisser les premières réflexions sur les notions de continuité biologique et de trame bleue, qu'il est nécessaire d'approfondir dans le cadre du Grenelle de l'environnement (Loi n° 2009-967 du 3 août 2009) et de la Directive Cadre sur l'Eau (2000/60/CE).

 

Suite au bilan, extrêmement positif, de ce programme, le Parc naturel régional du Morvan a réalisé les démarches afin déposer une candidature à l’Union Européenne en septembre 2010, autour d’un programme dans la continuité du précédent. Des Comités de pilotages ont été organisé afin d’identifier les parties prenantes, les territoires et les actions.

 

Touchées par les mêmes problématiques sur une large partie de leur territoire, les régions de Bourgogne et de Franche-Comté mènent, depuis plusieurs années déjà, des opérations de gestion et de sensibilisation sur les milieux aquatiques. Une collaboration interrégionale sur le précédent projet LIFE a permis d’affiner la connaissance et de consolider le réseau de gestionnaire de l’eau. Ainsi, intéressé par les objectifs de cette démarche, le Parc naturel régional du Ballon des Vosges (PNRBV) a souhaité devenir bénéficiaire associé du présent projet.

 

Ensuite, conformément aux critères d’éligibilité fixés par l’Europe, le choix des sites, sur lesquels le programme LIFE prévoit des opérations, s’est fait parmi les zones proposées au réseau Natura 2000. Il a été décidé de privilégier de grands sites afin de travailler à l’échelle du bassin versant et du massif, avec des cours d’eau de têtes de bassin et des cours d’eau en aval.
Ensuite, la restriction du nombre de sites permettra de concentrer les actions et d’évaluer leurs impacts sur les espèces cibles. Quatre sites ont donc été retenus :
• Un site sur la vallée de la Cure (Bourgogne),
• Deux sites sur la vallée du Cousin (Bourgogne),
• Le site du Plateau des mille étangs (Franche-Comté).
Finalement ce programme vise à appliquer les compétences acquises dans le précédent LIFE Ruisseaux (LIFE04NAT/FR/000082) reconnues favorables pour les espèces cibles. Elles permettront la mise en oeuvre des techniques et des méthodes de pointes appropriées et rentables pour la conservation des espèces cibles et de leurs habitats.

 

En plus d’appliquer des principes déjà connus, les actions permettront de mettre en pratique, examiner, évaluer et diffuser des mesures et des méthodes qui sont à un certain degré nouvelles ou peu familières afin de les utiliser davantage dans des circonstances semblables. Elles concernent deux thématiques principales : la continuité écologique et la gestion des étangs.

 

 

Les actions
Les actions s’articulent autour de quatre grands axes :
• Travaux de renaturation des habitats dégradés : réhabilitation des lits mineurs et majeurs des cours d’eau, restauration des berges …
• Adaptation des pratiques agro-sylvicoles : gestion des essences d’arbres sur les berges, aménagement de franchissement, protection du lit mineur contre le bétail…
• Suppression ou aménagement des ouvrages diminuant la connexion sur le cours principal et entre les ruisseaux
•Conception d’outils d’information, de communication et de sensibilisation pour divers publics (gestionnaires, élus locaux, grand public, scolaires…).

 

Les résultats attendus sont résumés dans le tableau suivant : 

Menaces Actions Résultats attendus
M1 : Altération de
l’habitat par les
activités anthropiques
A1, A2, A3, A4,
C1, C3, C4, C5,
C7, D2, D3, D4,
D5, D6, D7, D8,
D9
Réalisation de travaux de renaturation des habitats dégradés : réhabilitation de 5 000 mètres de cours d’eau.
Limiter les impacts des exploitations forestières :
mise en place de 16 franchissements pérennes.
Préserver la ripisylve naturelle : remplacement des peuplements résineux par des essences feuillues sur 10 kilomètres
de rives et suppression de F.
Japonica sur 7 kilomètres de rives.
Communiquer et transmettre les expériences acquises.
M2 : Modification des
régimes thermiques
des cours d'eau
A1, A2, A3, A4,
C4, C6, D2, D3,
D4, D5, D6, D7,
D8, D9
Réduire l’impact physico-chimique, surtout thermique des étangs : aménagement d’une vingtaine d’étangs.
Réhabiliter un linéaire de 9 kilomètres de ripisylve afin de supprimer
le réchauffement indu à la mise en lumière.
Communiquer et transmettre les expériences acquises.
M3 : Altération de la
qualité de l’eau par les
activités anthropiques
A1, A2, A3, A4,
C1, C3, C6, C7,
D2, D3, D4, D5,
D6, D7, D8, D9
Supprimer les pollutions dues aux traversées de cours d’eau
par les engins agricoles et forestiers : aménagement de
30 passages à gués et 16 franchissements pérennes.
Limiter les impacts des étangs :
création de 4 bassins de décantations.
Communiquer et transmettre les expériences acquises.
M4 : Présence
d’obstacles
infranchissables dans
le lit des cours d’eau
A1, A2, A3, A4,
C2, C3, D2, D3,
D4, D5, D6, D7,
D8, D9
Aménagement d’obstacles infranchissables pour la faune
aquatique de manière à restaurer l’accès à des zones de
reproduction ou à reconnectés des populations isolées :
remplacement de 20 passages busés et
installation de 5 ponts de bois.
Restaurer la continuité écologique : aménagement de
7 seuils de moulins, suppression de 4 étangs,
réalisation de 5 ouvrages de dérivation et
de 2 contournements d’étangs.
Communiquer et transmettre les expériences acquises.
M5 : Pathologie et
compétition
interspécifique
induites par la
présence d’espèces
allochtones
A2, C8, D2, D3,
D4, D5, D6, D7,
D8, D9
Lutter efficacement contre les espèces allochtones afin
d’enrayer la progression des espèces exotiques.
Communiquer et transmettre les expériences acquises.

 

Pour ce faire, le projet mobilisera une équipe technique conséquente afin de mener à bien l’ensemble des actions. Le financement de ces actions est assuré pour une durée de quatre ans par :
• La Communauté Européenne
• Le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la mer
• L’Agence de l’eau Seine-Normandie
• L’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse
• Le Conseil Régional de Bourgogne
• Le Conseil Régional de Franche-Comté
• Le Parc naturel régional du Morvan
• Le Parc naturel régional du Ballon des Vosges

 

Résultats attendus
Les études préparatoires permettront d’aboutir aux actions concrètes de conservation, notamment par la création de deux plans de gestion et un plan d’actions. Les actions concrètes de conservation permettront de restaurer l’hydromorphologie de 5 000 m de cours d’eau, d’aménager 25 petits obstacles et 7 gros obstacles à la continuité écologique, de restaurer la ripisylve en installant 10,2 km de clôtures, 30 passages à gué ou abreuvoirs et 4,5 km de plantation, en remplaçant 20 ha de résineux, de réduire les pollutions diffuses en aménageant 15 étangs et en créant 16 franchissements pérennes, puis d’agir sur les espèces exotiques invasives en supprimant 7 Km de Renouée du Japon et en contrôlant les populations d’écrevisses allochtones.

 

Par cet ensemble d'actions, l’objectif principal est une augmentation des populations des espèces Austropotamobius pallipes, Margaritifera margaritifera, Unio Crassus, Lampetra planeri, Cottus gobio. En plus de préserver ces espèces en déclin important, une recolonisation naturelle sera le témoignage de la réussite de l'amélioration de l'habitat. Ces résultats favoriseront indirectement l'ensemble de la faune et de la flore aquatique présente dans les têtes de bassins.

 

Nous bénéficierons également à la fin du programme d'un panel d'expériences pouvant être reproduites localement ou sur d'autres sites du réseau européen Natura 2000. L’efficacité des actions de « bonnes pratiques » sera prouvée à l’échelle du bassin-versant et les actions de démonstrations concernant la gestion des seuils de moulins et des étangs seront illustrés.

 

Ainsi les actions concrètes de conservation seront mises en valeurs par la création d’un site web, de 3 panonceaux, de 5 panneaux, d’un livret 16 pages, de 2 posters, de 2 plaquettes, d’un guide technique en français et en anglais, d’un parcours pédagogique, d’un rapport de vulgarisation, d’une bande dessinée, d’une exposition itinérante, d’un film, de rencontres avec les propriétaires, les élus et la population locale, des animations scolaires, d’un colloque de restitution, d’un plan de conservation après LIFE et de la mise en réseau avec d’autres projets LIFE+.

 

La réalisation d'un programme de cette ampleur permettra également de mieux sensibiliser les acteurs locaux et le grand public que ne l'auraient fait quelques actions isolées. Il sera un important vecteur à la prise de conscience collective de la fragilité et des rôles écologiques et hydrologiques majeurs des systèmes aquatiques.


 

 

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