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Arasement du seuil du moulin des Templiers


 

Le complexe hydraulique du moulin des Templiers se situe sur le Cousin, quelques centaines de mètres en amont du bourg de Pontaubert. Bien que le moulin soit aujourd’hui transformé en hôtel, le complexe hydraulique conservait l’intégralité de ses ouvrages :


- Un seuil déversant transversal en enrochement d’une longueur initiale de 45 m et d’hauteur de chute moyenne de 1.30 m. L’épaisseur moyenne du seuil est de 7.5 m. A noter, la présence d’un orme emblématique qui devait être préservé, dont les racines sont développées au sein même du seuil en rive droite.
- Un bief de dérivation implanté en rive droite avec un canal de fuite maçonné dans sa partie amont et une vanne motrice pleinement fonctionnelle. Le moulin est équipé d’une roue.

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Les principaux enjeux qui étaient à prendre en compte étaient :


- le maintien d’une lame d’eau minimale au sein du sous-bief pour assurer la conformité du projet avec le dossier de déclaration loi sur l’eau du rejet de la micro-station d’épuration de l’hôtel et à titre d'agrément pour faire tourner la roue.

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- la préservation de l’Orme emblématique du site.

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 - La vigilance vis-à-vis de la terrasse de l’hôtel (odeurs, paysages…).

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Le propriétaire a choisi le scénario proposé d'arasement le plus ambitieux. Il visait à l’arasement partiel du seuil sur 24 ml depuis la berge rive gauche . La côte d’arasement a été définie comme celle attendue pour la restauration du profil d’équilibre de la rivière. Cette côte imposait la baisse du niveau altimétrique du pied de vanne d’alimentation du bief et impliquait la baisse du niveau d’eau en amont direct de l’ouvrage de 1.12 m. Les travaux  assurent le maintien d’une ligne d’eau minimale au sein du bief. Le retrait de matériaux sédimentaires stockés en amont direct de la vanne a été nécessaire.
Les travaux ont compris les interventions suivantes :
- Le démantèlement partiel du radier et la mise en réserve des blocs pour diversification des écoulements du Cousin en amont et aval du site du projet.

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- La réfection localisée des berges au droit de l’ouvrage ainsi qu’en rive droite et gauche amont.

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- La création d’une banquette végétale en rive droite le long de la terrasse de l’Hôtel pour accompagnement paysager de la baisse du niveau d’eau engendrée par le projet.

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- la baisse du niveau altimétrique du pied de vanne d’alimentation du bief et implique la baisse du niveau d’eau en amont direct de l’ouvrage de 1.12 m.

La puissance spécifique du Cousin au droit du moulin des Templiers est suffisante pour que le cours d’eau se réajuste morphologiquement après travaux (= 118.86 W/m²). La mise en place des blocs issus du démantèlement du seuil en amont du site, en diversifiant les écoulements, permettra la diversification des habitats.

Le propriétaire souhaitait transformer la vision « domestiquée » du Cousin, en rivière plus sauvage. Le plan d’eau de 160 m est désormais supprimé et est remplacé par des faciès lotiques, propices à la Truite fario notamment. Les conditions de mise en œuvre des travaux ont été exemplaires notamment grâce à l’utilisation d’une pelle « araignée». Grâce à sa faible pression au sol et sa forte capacité de mobilité, elle aura permis de limiter au maximum les impacts pendant la phase travaux. Aujourd’hui le propriétaire souhaite dévelloper son activité en améliorant l’attractivité de son site vers la pêche à la mouche pour la Truite fario.

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La maîtrise d'oeuvre a été assurée par le bureau d'études IRH et les travaux ont été réalisés par l'entreprise BONGARD BAZOT ET FILS pour un montant de 92 226.00 € TTC.

 

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Nicolas GALMICHE

Le moulin Cadoux est inscrit au patrimoine pittoresque de l’Yonne depuis le 19.03.1964.

L’inscription est une reconnaissance de la valeur patrimoniale du site justifiant la surveillance de son évolution et a engendré la consultation de l’Architecte des Bâtiments de France avant travaux.

Bien qu’aucun usage économique n’y soit attaché à ce jour, le complexe hydraulique conserve l’intégralité de ses ouvrages dont un seuil déversant transversal maçonné d’une longueur initiale de 70 m et d’hauteur de chute de 1.7 m (majorité de la crête) à 1.3 m (en rive gauche). Les possibilités de franchissement du seuil du Moulin Cadoux par les poissons étaient très limitées, quelle que soit l’espèce et la taille des individus. Pourtant les enjeux écologiques sont conséquents car la vallée du Cousin est aussi dotée d’une richesse faunistique  très importante avec notamment la présence de la moule perlière qui ne survit que grâce à la présence abondante de tuite fario, son espèce hôte.

De plus, le Cousin est classé en liste 1 et 2, au titre de l’article L.214-17 du Code de l’environnement par les arrêtés de classement des cours d’eau signés le 4 décembre 2012 par le Préfet coordonnateur de bassin Seine-Normandie et publiés au journal officiel le 18 décembre 2012. Compte tenu du classement du Cousin en liste 2, les propriétaires avait une obligation de mise en conformité de leur ouvrage dans un délai de 5 ans après publication des listes.

C’est pourquoi, le Parc naturel régional du Morvan a souhaité apporter son aide en trouvant le meilleur compromis entre la sauvegarde du patrimoine historique, la préservation patrimoine naturel et les obligations réglementaires des propriétaires. Grâce au programme Life, il a pu financer les études (IRH) et les travaux suivant (ROSA).

La passe mise en œuvre est une passe de type « naturelle », constituée d’une rampe inclinée en génie civil, tapissée de blocs en enrochements uniformément répartis.

Le coursier est incliné selon l’axe transversal de manière à éviter la concentration des écoulements dans la partie aval. Cette configuration permet également de présenter une hauteur d’eau variable au sein de la rampe et de diversifier les conditions de passages au regard de la ligne d’eau amont.

L’objectif de ce dispositif est de recréer de manière plus ou moins proche les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, en mettant en œuvre une pente relativement prononcée et en intégrant des matériaux naturels (blocs en enrochement) pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses.

Ce projet de rampe intégrant une partie basse et une partie haute de coursier, permet ainsi de diversifier les conditions hydrauliques dans l’aménagement (débits, vitesses, puissance dissipée), de manière à présenter des conditions de franchissabilité relativement adaptées à l’ensemble des espèces du Cousin selon les conditions d’alimentation.

Dans l’objectif de limiter l’emprise de la rampe en terme de longueur tout en assurant sa fonctionnalité, un arasement partiel et progressif du seuil de – 40 cm a été réalisé sur une dizaine de mètres à partir de la rive gauche. Le miroir d’eau est donc maintenu mais son emprise sera réduite au moment des jours les plus secs de l’été.

Puis un seuil avec échancrure a été mis en œuvre, en aval de la passe à poissons, jusqu’au fond du lit de la rivière, calé de manière  à créer une fosse de dissipation et d'assurer une hauteur d'eau suffisante en pied de rampe.

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